le musée des beaux-arts de Carcassonne est heureux de présenter sa nouvelle exposition temporaire dédiée au Japon : L’art du tatouage au Japon.
Cet événement qui se tiendra du 21 juin au 28 septembre 2025, offre aux visiteurs une immersion originale dans l’univers fascinant du tatouage japonais, considéré comme l’un des ornements corporels les plus aboutis au monde. Cette pratique traditionnelle puise sa source au cœur de la période Edo (1603-1868) et devient très populaire au XIXe siècle, sous l’œil fasciné des premiers Occidentaux qui découvrent le pays du Soleil-Levant.
Des premiers idéogrammes tatoués par serment amoureux aux motifs couvrant la quasi-totalité du corps, le tatouage devient l’expression de l’ukiyo-e, ce « monde flottant » d’une société urbaine en pleine effervescence, en dépit de la censure imposée par le shogunat Tokugawa. Il est aussi un moyen d’exprimer force et courage pour les gens du peuple ; le corps devient alors le support d’une contestation silencieuse.
Ce phénomène social s’exprime dans la vie culturelle, telle que celle du théâtre kabuki, de l’estampe ou du livre. Avec l’interdiction de 1872, le tatouage disparaît de l’espace public au début du XXe siècle pour être associé au crime organisé et aux gangsters yakuza à partir des années 60, à la faveur des nombreux films du genre ninkyō eiga ou « films de chevalerie ».
Au travers de cette exposition qui retrace plus de trois cents ans d’histoire de cet art de l’éphémère, les visiteurs auront le privilège de découvrir pour la première fois en dehors du Japon, des illustrations originaux de Seiji Mori (né en 1930), peintre de tatouages sur acteurs pour le cinéma entre les années 1960 et 1995, avec le partenariat exceptionnel de Tōei Company, Limited.
Conçue en trois parties sur 325 m2, l’exposition rassemble plus de 160 œuvres issues pour la majorité de la collection de Xavier Durand, commissaire de l’exposition.
Cette exposition immersive offre l’ opportunité de comprendre comment cet art, à la fois esthétique et symbolique, a traversé les époques et les transformations sociales. Le tatouage, longtemps associé à des codes de résistance et d’identité, invite à réfléchir sur la manière dont l’art corporel peut être une forme d’expression à la fois personnelle et universelle.