les inégalités constantes des jours de leonor* est une nouvelle installation sculpturale de Leonor Antunes (née en1972 à Lisbonne), répartie dans six salles au rez-de-chaussée du Crac Occitanie.
Depuis plus de 25 ans, Leonor Antunes développe un travail de suspensions sculpturales qui habitent les architectures, tout en proposant une relecture critique des lieux et de leurs histoires.
Au Crac, le public est invité à déambuler librement à travers une forêt d’objets qui mêlent le registre de la sculpture à celui des arts décoratifs, de la parure, du mobilier scénographique, décloisonnant les catégories convenues entre art, design et architecture.
les inégalités constantes des jours de leonor* est une réadaptation de l’exposition présentée à Lisbonne. Le titre a été traduit en français, suivi d’un astérisque, pour marquer qu’il s’agit d’une citation. Leonor Antunes reprend en effet le titre d’un dessin réalisé par Ana Hatherly (1929 – 2015), artiste, cinéaste, écrivaine et poétesse portugaise.
Il contient le prénom de Leonor Antunes et a été réalisé en 1972, son année de naissance, coïncidence biographique qui renforce le lien intime et profond qu’elle entretient avec Hatherly. Le dessin de cette dernière est un enchevêtrement de mots dont la densité rend le texte à peine lisible. Celui-ci devient matière dans un rapport au langage radicalement poétique et en mouvement.
À Lisbonne, parallèlement à l’installation de ses œuvres, Leonor Antunes a été commissaire d’une exposition qu’elle a conçue à partir de la collection du CAM, choix d’œuvres dédié exclusivement aux artistes femmes de cette collection dont certaines étaient montrées pour la première fois depuis leur acquisition.
les inégalités constantes des jours de leonor* prend sa source dans l’architecture du CAM. Inauguré en 1983, le bâtiment a été conçu par l’architecte britannique Leslie Martin. Si sa femme et collaboratrice Sadie Speight (1906 – 1996) a contribué au projet, son nom est resté dans l’ombre. C’est pourtant une figure centrale du mouvement moderne au Royaume-Uni en tant que précurseure d’une critique du design contemporain dans les années 1940. Sadie Speight a également conçu des objets de design, tels que tapis et tapisseries, notamment dans le cadre de projets architecturaux. Selon Leonor Antunes : « le travail de Sadie Speight, qui était très présente dans le projet du CAM, n’a jamais reçu la reconnaissance qui lui revenait. ».
Les recherches que Leonor Antunes a menées à l’occasion de son exposition au CAM lui ont permis de redécouvrir des figures marginalisées de l’histoire de l’art et du design.