Georges Braque, né à Argenteuil en 1882 et mort à Paris en 1963, fut à la fois un immense peintre et un homme d’une grande discrétion, confinant parfois à l’effacement.
S’il fit parfois scandale au début de sa carrière, c’est que la nouveauté radicale de son travail décontenançait ; fauve puis cubiste mais refusant, après le traumatisme de la Première Guerre, toute récupération ou adhésion à un mouvement, il fut pourtant un incroyable découvreur et un audacieux dans ses innovations : lettres au pochoir, collages, huile et sable, c’est à lui qu’on le doit.
Le poète Blaise Cendrars avait vu juste qui, très tôt, désigna Braque comme un « pur » et un « janséniste », tant le monde de Braque est à la fois grand ouvert et secret. On n’entre pas dans sa peinture comme dans un moulin ou en territoire conquis : l’amitié de ses œuvres ne se gagne que par un regard approfondi, que par le temps de prendre le temps.